Urbex : un monde photographique

 L’urbex, pourquoi ?

Urbex ou exploration urbaine : Les lieux étranges ou peu accessibles représentent un terrain photographique riche de possibilités. Il peut s’agir de friches industrielles, de lieux cachés tels que catacombes, lignes de métro désaffectées, ou difficilement accessibles…

Sites abandonnés, éphémères, destinés à la démolition ou à une reconversion, ils sont parfois squattés ou vandalisés. Leur ambiance témoigne cependant d’une vie toujours présente, ils font partie de notre histoire. A nous de savoir la raconter : Insolites, ces lieux délaissés révèlent une beauté inquiétante, au delà du laissé pour compte.

Vous en doutez ? Quelques exemples sans prétention :

 

L’urbex, comment ?

L’aspect légal

Pénétrer dans un lieu privé sans autorisation est totalement illégal. Vous commettez alors un délit de violation de propriété. Attention aussi aux risques spécifiques générés par certains lieux appartenant à l’état, tels que terrains ou locaux de l’armée. Vous êtes prévenus ! L’urbex est une activité clandestine…

Ethique urbex

Une seule consigne : respecter le lieu visité. Laissez le exactement tel que vous l’avez trouvé, et ce même si il est déjà tagué à mort ! Nos photos, juste un témoignage.

Bien entendu, il n’est pas question de pénétrer dans un site par effraction. Mais en cherchant bien, il existe toujours un passage à découvrir.

Sécurité

Urbex-securite

Les règles de sécurité qui avaient cours lorsque le lieu était occupé restent d’actualité, et doivent être encore renforcées. Nombreux sont les dangers rencontrés, qu’il s’agisse de trous plus ou moins visibles, de risques de chutes, d’éboulements, de clous, etc…

Quelques consignes simples permettent d’éviter de se retrouver dans une situation catastrophique :

1. Ne jamais effectuer une exploration seul(e).

2. Ne pas manipuler d’objets susceptibles de contenir des substances dangereuses (fioles, futs, produits chimiques).

3. Prévenir au moins une personne non participante du lieu visé, et de l’heure de retour prévue. Ne pas oublier les téléphones portables (chargés) !

4. Emmener un équipement adapté :

  • Chaussures ou bottes anti-antidérapantes, ou mieux (mais le confort en prend un coup) des chaussures de sécurité.
  • Une lampe de poche puissante.
  • Des vêtements qui ne craignent rien.
  • De l’eau.
  • Ses papiers d’identité : ça peut toujours servir en cas de rencontre avec la gendarmerie…

5. Éviter les conditions météo qui peuvent aggraver les dangers (vent, fortes pluies).

Matériel

Votre boitier préféré fera très bien l’affaire. Un bon trans-standard couvre la majeure partie des besoins et facilitera le cadrage. Un UGA permet souvent des points de vue intéressants. La luminosité est souvent faible : poses longues de rigueur, donc trépied ou gorillapod sont souvent utiles, sans oublier de travailler au retardateur ou mieux avec un déclencheur à distance.

J’emmène toujours ma Maglite : elle me sert d’éclairage d’appoint, idéal pour faire ressortir un sujet précis ou la texture d’un mur qui s’effrite.

Ne pas trop charger le sac à dos : il faut parfois se faufiler, escalader…

 Où pratiquer l’urbex ?

La localisation d’un site urbex ne se publie pas sur internet, cela fait aussi partie de la déontologie, pour éviter l’invasion des dégradations. Un site préservé est une pépite qui se mérite, et dont la durée de vie est certainement éphémère. Alors, cherchez, fouinez, renseignez vous : il y a certainement à proximité de chez vous un lieu qui répondra à vos aspirations…

Avec patience et humilité…

Une exploration se prépare en amont : il faut absolument se renseigner au préalable sur le lieu à visiter. Cela permet de mieux appréhender les risques, de jeter un coup d’oeil « vu du ciel ». Google est ton ami.

De même, une reconnaissance préalable des lieux et de leur environnement est une mine d’informations à ne pas négliger. Un retraité qui a travaillé toute sa vie dans une usine se fait un réel plaisir d’en parler : un moyen convivial de comprendre l’histoire que nos photos illustreront. Contacter des associations d’anciens peut également représenter une piste intéressante.

Comprendre les lieux, leur ambiance, demande du temps. Je commence toujours par faire un tour général du site, souvent même sans sortir l’appareil photo pendant un long moment. Je n’ai jamais réussi de photos pendant la première heure d’une visite urbex. Je ne sais pas expliquer pourquoi, mais à un moment donné, il se passe quelque chose : soudain, je « ressens » l’endroit. Et là, je vous le garantis, c’est génial !

 Bonne exploration !

Photos et rédaction : ©Jean-Pierre Sepchat 2014.

L’urbex couvre d’autres centres d’intérêts que les friches abandonnées que j’ai abordées dans cet article. Il s’agit notamment des toits inaccessibles (toiturophilie), des ouvrages ferroviaires (galeries, tunnels), des égouts, ou encore des catacombes (cataphilie).

Enfin, si il n’y avait qu’un seul site à visiter sur cette discipline : Forbidden – Places, la référence qui m’a transmis cette passion.

Le site de Jean-Pierre Sepchat : Photo-graphique. Son blog « Urbex« .

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